Un vaccin permettant d’éradiquer le SIDA bloqué par le Centre National de Recherche Scientifique

Le sida fait encore des milliers de morts de par le monde. Pourtant, la recherche a fait d’énormes progrès et le laboratoire Biosantech, de Sofia Antipolis (France), semblait toucher au but en ayant découvert un vaccin permettant d’éradiquer la maladie.

Un conflit d’intérêts politoco-scientifiques semble cependant marquer un coup d’arrêt dans cette avancée majeure. Le Dr Erwann Loret, qui étudie depuis 2013 à Marseille un composé baptisé TAT-OYI (conçu pour s’attaquer à une protéine du VIH qui améliore sa multiplication), se serait vu subitement déporté du projet, selon Corinne Treger, présidente de la société Biosantech. « Le CNRS (Ndlr: centre national de recherche scientifique) a signifié au docteur Loret qu’il devait arrêter ses recherches et stopper toute communication à leur sujet« .

De là à voir la pression des lobbies pharmaceutiques qui entendent défendre la rentabilité des traitements tri-thérapeutiques, il n’y a qu’un pas. En effet, l’idée, c’est de non seulement remplacer la très coûteuse tri-thérapie qui stoppe la propagation de la maladie, mais aussi de guérir les patients. Et les résultats sont très encourageants, si l’on en croit l’entreprise.

« Les cellules infectées par le VIH ne sont plus détectables chez une dizaine de patients. Et ce depuis deux ans, ce qui est tout à fait exceptionnel », explique le docteur Loret, en charge des recherches sur ce vaccin chez Biosantech. « Si des épisodes de ce type sont observés parfois chez des patients, cela ne s’était encore jamais produit sur une telle durée. »

Pourtant, le Dr Erwann Loret a été interdit par le CNRS de présenter ses travaux. Déjà au printemps 2016, le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) s’était dit « scandalisé » par la communication de BIosantech, arguant qu’il n’existait, à l’époque, aucune « donnée solide en faveur de ce candidat vaccin. »

Alors, un tel vaccin pourrait-il être remisé au placard comme le mythique moteur à eau en son temps? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais selon Corinne Treger, « nous n’avons jamais été si proches du but. » Espérons que les intérêts de santé l’emporterons sur les aspects purement financiers.

La Libre.be